Les rimes de Proust dans Du Côté de Chez Swann ne sont pas liées à un endroit, à une
incidente, ni à une mode d’expression. Ici et là elles apparaissent, dans une phrase
unique, dans tout un paragraphe, ou même dispersé dans des multiples livres si
on veut le croire. On pourrait les approcher comme un casse-tête littéraire en
cherchant des motifs et motivations, ou les oublier comme une singularité du
style Proustien. Mais le rasoir d’Okham demande qu’elles soient moins des
symboles, plutôt des utiles. S’elles étaient des symboles, elles persisteraient
plus constamment dans le texte, et il y aura un but visible et achevé. En moments qu’elles sont employées, les rimes
(et le rythme, mais ce serait une autre question à explorer) changent le mode
de lecture. Elles placent le lecteur dans une incertitude de littérature,
poésie, ou chanson. Le lecteur ne sait plus s’il faut en être conscient, ou
juste continuer avec l’histoire. La lecture perd son but accepté et devient une
expérience de découvert. Dans ces instances des rime intérieures dans la prose,
le lecteur se trouve plus près de l’état du narrateur, qui laisse ses souvenirs
couler sans être conscient de contenu, ni cherchant ce qui ne se présente
pas.
Dans
l’épisode de la madeleine, le narrateur décrit cet état de souvenir inattendu. Le
gout de biscuit lui rend curieux mais sans résolution : « Il l’y a éveillée, mais ne la connait pas, et ne
peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même
témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui
redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout a l’heure, pour un
éclaircissement décisif. » (89) Sans savoir le contexte, cette phrase
pourrait s’applique au lecteur, qui vient d’apprécier une suite de rimes. Ou,
même si le lecteur lit tout le livre sans entendre une rime, c’est probable que
la prose semblerait différente, même sans avoir vu le mécanisme. Au premier gout, l’effet était que « un
plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans
la notion de sa cause. » (89) Tout le même, il y a une parallèle entre le
lecteur qui trouve cette prose singulier, et le narrateur qui trouve ses
souvenirs inattendus.
Tout
comme le narrateur, la première question du lecteur serait probablement « que
signifiait-elle? Ou l’appréhender? » (89) à propos de ce nouveau stimulus.
Ici se trouve l’élan pour plein d’inquiète sur les signifiances des rimes. Ce
départ de la prose habituelle crée un jeu irrésistible, sur tout avec les
mots-clefs qui semblent sortir des rimes intérieures. Comme décrit Adam Piette dans son livre Remembering and the Sound of Words « the agonizing of
key-words of a read text become the syllabic fragments of a newly fabricated
voice of anxiety and literary-critical obsession, » une obsession dont il
n’hésite pas de joindre (Piette 87). L’idée que les mots-clefs étaient introduits par
exprès est raisonnable, mais il ne suffit pas pour expliquer l’objectif des
rimes. Piette trouve « passé » et « moi » comme mots qui
résonnent dans le son du texte, deux mots assez logiques. Mais il a aussi trouvé
le nom « Tristan » qui écho dans certaines passages, comme un
personnage mythique dont le narrateur s’identifie. Il fait une preuve numérique,
en montrant que les phonèmes « isse » et « tan » y
apparaissent plus souvent que dans le Français hors de Proust.
Ce ne sont pas des motifs facilement
trouves, et ne seront pas apprécié avec le lecteur typique. Sans décompter la
théorie de mots-clefs, on peut très bien supposer qu’il y a des autres raisons
pour les rimes qui ne demandent pas une étude phonologique. Revenant à
l’épisode de la madeleine, le narrateur trouve que l’expérience « n’apportait
aucune preuve logique, mais l’évidence de sa félicité, de sa réalité devant
laquelle les autres s’évanouissaient. » (88) La existence des rimes
doit-être appréciées sans une essaye de les expliquer, mais avec une enquête
personnelle.
La
présence de la sonorité significative apparait explicitement dans Du
Côté de Chez Swann
en deux formes. Le premier cas est dans le contexte de méta-littérature, quand
le narrateur décrit son fascination avec la prose de Bergotte : « Aussi je lisais, je chantais intérieurement sa
prose, plus dolce, plus lento peut-être qu’elle n’était
écrite. » (142) Ici le narrateur partage la paranoïa du lecteur. Il se
demande si sa lecture était écrite avec l’intention d’être lu avec de l’intérêt
à la musicalité du texte. Les actions du narrateur forment celles du lecteur,
qui sont mise en marche par l’invitation de prendre le même risque avec le
texte de Proust que le narrateur a prenait avec Bergotte.
La
deuxième fois que le narrateur s’intéresse à la sonorité est tout à la fin de Combray.
Il parle de « la lumière orangée qui émane de cette syllabe: ‘antes’ »
en pensant à la famille de Guermantes (217-218). Le paragraphe qui suit
contient les mots, dans cette ordre avec les répétitions y inclus, tant-étranges-revanche-tant-anciens-conséquent
et pourtant-possédant-ayant effectivement-étrange-demeurant, et puis quatre
répétitions du nom Guermantes. Le son « antes » préoccupe le
narrateur, puis c’est par tout dans le texte qui suit cette déclaration. D’une
manière, on pourrait lire cette résonance comme symptôme de l’intérêt du
narrateur, avec son voix personnelle et intérieur qui lui trahi. Mais plus
puissant est l’effet sur le lecteur. Attrapé dans les sons de sa lecture, « antes »
lui envahi le paysage sonore. Sans avertissement, « antes » devient
un son inévitable. Le lecteur se trouve en même condition que le
narrateur : fixé par cette syllabe. La sonorité uni le lecteur et le
narrateur, et les placent dans le même état.
Une
particularité de ce paragraphe souligne un lien qui persiste dans le livre.
Dans la série de « antes, »
l’apparence finale de la syllabe se trouve
avec une allusion à l’église de Combray. Il parle de « Gilbert de
Guermantes, dont je ne voyais aux vitraux de l’abside de Saint-Hilaire que
l’envers de laque noire...” (218) Dans une autre instance de la poétique dans
la prose, l’église est aussi présenté (l’emphase et le mien, pour
démontrer les rimes):
Enfin, en continuant à suivre du dedans au dehors les états simultanément
juxtaposés dans ma conscience,
et avant d'arriver jusqu'à l'horizon réel qui les enveloppait, je trouve des
plaisirs d'un
autre genre, celui d'être bien assis, de sentir la bonne odeur de l'air, de ne pas être dérangé par une visite; et, quand une heure sonnait au clocher de
Saint-Hilaire,
de voir tomber
morceau par morceau ce qui de l'après-midi était déjà consommé […] fatigues prises, pendant la lecture du livre,
à la suite de son héros. Et à chaque heure il me semblait que c'était
quelques instants seulement
auparavant que la
précédente avait
sonné; la plus récente venait s'inscrire tout près de
l'autre dans le ciel et je ne pouvais croire que soixante minutes eussent tenu dans ce petit arc bleu qui était compris entre
leurs deux marques d'or. Quelquefois même cette heure prématurée sonnait deux coups de plus
que la dernière;
il y en avait donc une
que je n'avais pas entendue,
quelque chose qui n'avait pas eu lieu pour moi; l'intérêt
de la lecture, magique comme un profond sommeil, avait donné le change à mes oreilles hallucinées et la cloche d'or
sur la surface azurée du silence.
Beaux après-midi du dimanche sous le marronnier du jardin de Combray,
soigneusement vidés par moi des incidents médiocres de mon existence
personnelle que j'y avais remplacés par une vie d'aventures et d'aspirations
étranges au sein d'un pays arrosé
d'eaux vives, vous
m'évoquez encore cette vie quand je pense à vous et vous la contenez en effet
pour l'avoir peu à peu contournée et enclose--tandis que je progressais dans ma lecture
et que tombait la
chaleur du jour--dans
le cristal successif,
lentement changeant et traversé de feuillages, de vos heures silencieuses,
sonores, odorantes et limpides.
(132)
Ce passage contient la méta-littérature,
et aussi la sonnerie de l’église. Ces deux motifs sont souvent présents quand
les rimes sont utilisées en force. Ce n’est pas à dire qu’ils soient des
mots-clefs, non plus qu’ils soient des symboles, mais ils sont des liens qui
unissent et annoncent les rimes. En plus, entendre l’heure sonner pendent qu’on
lit est une expérience probablement provoqué par A la Recherche Du Temps Perdu, alors cela fait approcher le lecteur
à l’espace du livre. Mais les longues
phrases, tires par les rimes et avançant en rythme chantant, rend le lecteur
paresseux. Le lecteur se fatigue en prenant de la signification du texte par sa
propre force de concentration. Le lecteur perd sa fidélité à l’idée qu’il y a
quelque chose à trouver. Il se trouve, comme le narrateur avec sa madeleine, conscient
seulement de l’effet et non le contenu. Et si ce n’était pas assez, le
narrateur parle directement au lecteur : à ce « vous »
mystérieux qui sort de nulle part. En ce moment, le narrateur et le lecteur
sont unis par leur action, leur reconnaissance mutuel, et leurs états mures et
sans soucis.
A
la page 115, « la tour Saint-Hilaire » revient, et elle est poursuit
par une séries de /i/ : retenti-bénit-lui aussi-familièrement-église-assis-assiettes-Mille et Une Nuits-appesantis. Ces
détailles mondaines explique le diner du narrateur avec tous les petits détails
quotidiennes de l’environnement. Ce ne sont pas des détails essentiels, et leur
puissance se trouve dans leur importance subjective. Ils sont ce qui sépare les
mémoires racontes et les souvenirs éblouissants. Le
narrateur en fait clair sa position contre « la mémoire volontaire, la
mémoire de l’intelligence, et comme les renseignements qu’elle donne sur le
passe ne conservent rien de lui. » (88) Ses détails ont le même ton que
les souvenirs sans forme ni but, parce qu’ils en sont des éléments de cette
sorte de souvenir.
Une autre des séries de rimes intérieures
se trouve à la page 214, quand le narrateur regard les garçons qui essayent
d’attraper les poissons avec leurs carafes. Les mots
poissons-enclose-contenant-flanc-transparents-contenant-courant ont des sons en
commun. La phrase continue :
“[…] évoquaient l’image de la fraicheur
d’une façon plus délicieuse et plus irritante qu’elles n’eussent fait sur une
table servie, en ne la montrant qu’en fuite dans cette allitération perpétuelle
entre l’eau sans consistance où les mains ne pouvaient la capter et le verre
sans fluidité ou le palais ne pourrait en jouir. Je me promettais de venir la
plus tard avec des lignes;” (214)
« L’allitération » et les
« lignes » font allusion à la littérature sans le donner trop de
signifiance. Puis, les mots et les sons de cet épisode ressemblent la fin de la
citation du page 132 : « L’eau vive, » suivi par
« contenez, » « contournée, » et « enclose » ressemble
la structure de la citation des garçons
dans la Vivonne. La, l’analyse conscient crée un lien ou le lecteur qui a
vraiment trouvé l’état adsorbant de les souvenirs n’aurait pas vue. Mais, au
même temps, le lecteur pourrait très bien avoir gardé le sens du passage à la
page 132 qui précédait l’incident à la rivière. Non les mots exactes, mais la
vague familiarité d’avoir peut-être lu, peut-être entendu ce passage ou un
passage un peu pareille. Cette expérience est plus proche à celle du narrateur
qui revive ses sentiments, maintenant plus faibles et fanés, de son passe
ancien.
L’histoire se développe, et le lecteur
garde des petites traces de ce qu’il vient de lire. Soit la sonnerie des
clochers pendent sa lecture, soit l’eau courant, soit des murmures familiers
qui rend les souvenirs du narrateur plus proches mais moins atteignable. Le
lecteur se fait partie de l’enquête du narrateur, parce que lui aussi se trouve
au milieu des histoires mi-compris, des sons retrouve sans origine et sans but,
et des idées qu’on ne croit avoir jamais perdu.
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